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Histoire du centenaire

Des Stigmates Sacres 

 

Légende Majeure S. Bonaventure 13, 1-6

 

C'est ainsi que, deux ans avant sa mort, il fut conduit par la divine providence, après de nombreux travaux, en un lieu fort élevé, appelé le mont Alverne. Ayant commencé le carême qu'il avait coutume de faire en l'honneur de l'archange saint Michel, il trouva dans sa contemplation toute céleste une abondance de douceur jusqu'alors inconnue; la flamme des saints désirs l'embrasa avec plus d'ardeur et il sentit plus nombreuses les immissions divines. Il s'élevait à une hauteur extraordinaire, non comme un scrutateur inquiet de la majesté suprême, et digne d'être opprimé par sa gloire, mais comme un serviteur fidèle et prudent désireux de connaître le bon vouloir de Dieu et brûlant d'ardeur de s'y conformer sans réserve. Il lui fut donc révélé qu'il eût à ouvrir le livre de l'Évangile et que Jésus-Christ lui ferait connaître ce que Dieu aurait par-dessus tout pour agréable en lui et ce qu'il en attendait. Après avoir prié d'abord avec une vive dévotion, il prit sur l'autel le livre sacré des Evangiles, le fit ouvrir au nom de l'auguste Trinité par son compagnon, homme plein de l'amour de Dieu et vraiment saint, et l'ouvrit par trois fois; et comme à chacune on tombait toujours sur la Passion du Seigneur, le saint, rempli de l'esprit de Dieu, comprit qu'après avoir imité Jésus-Christ dans les travaux de la vie active, il devait, avant de sortir de ce monde, se rendre semblable à lui en embrassant les afflictions et les douleurs de sa Passion. Malgré l'extrême austérité de sa vie passée, malgré son application continuelle à porter la croix et l'affaiblissement qui s'en était suivi en son corps, sans se laisser épouvanter, il s'anime avec plus de courage encore à souffrir le martyre. L'incendie d'amour dont il était dévoré pour le doux Jésus, avait pris un nouvel accroissement: il se répandait en étincelles brûlantes et en flammes embrasées, et les eaux les plus violentes n'eussent point suffi pour éteindre une charité si puissante. 

Lors donc que, transporté ainsi par l'ardeur de désirs séraphique, il s'élevait vers son Dieu et que la tendresse de sa compassion le transformait en celui que l'excès de sa charité attacha à la croix, un matin, c'était vers la fête de l'Exaltation de la sainte Croix, pendant qu'il priait sur le versant de la montagne, il vit descendre des hauteurs célestes un séraphin ayant six ailes de feu toutes resplendissantes. Conduit bientôt, par la rapidité de son vol vers l'homme de Dieu, il demeura proche de lui sans toucher la terre. Alors entre les ailes du séraphin apparut un homme crucifié; ses mains et ses pieds étaient étendus et attachés à une croix. Deux de ses ailes étaient élevées au-dessus de sa tête, deux autres étaient étendues pour voler, et les deux dernières couvraient son corps. A cette vue, le saint demeura dans un étonnement indéfinissable, et son coeur éprouva un sentiment de joie mêlée de tristesse. Il se réjouissait d'un spectacle aussi admirable, où le Seigneur, sous la forme d'un séraphin, contemplait son serviteur, et son âme était transpercée d'un glaive de compassion douloureuse en le voyant ainsi attaché à la croix. Une vision si insondable le jetait aussi dans une anxiété profonde, car il savait que l'infirmité de la Passion n'était en aucune façon compatible avec l'immortalité d'un esprit séraphique. Enfin il comprit, par une lumière du Ciel, que la divine Providence l'avait fait jouir d'une telle faveur pour lui apprendre, à lui, l'ami de Jésus-Christ, que c'était, non par le martyre de son corps, mais par un embrasement sans réserve de son âme, qu'il devait se transformer en la ressemblance du Sauveur crucifié. La vision disparaissant le laissa donc tout rempli en son coeur d'une ardeur ineffable, et imprima en son corps des traces admirables. Car aussitôt commencèrent à paraître dans ses mains et dans ses pieds les marques des clous, telles qu'il les avait vues tout-à-l'heure dans l'homme crucifié offert à ses regards. Ses mains et ses pieds semblaient transpercés de ces clous; leurs têtes apparaissaient à l'intérieur des mains et sur les pieds, et l'on voyait sortir leurs pointes à la partie opposée. Ces têtes étaient noires et rondes, et les pointes longues et comme recourbées avec effort; après avoir traversé la chair elles demeuraient tout-à-fait distinctes. 

Son côté droit portait aussi l'empreinte d'une cicatrice rouge, comme s'il eût été traversé d'un coup de lance, et souvent le sang s'échappait de cette plaie avec une abondance telle que tous les vêtements du saint en étaient pénétrés. 

Lors donc que le véritable amour de Jésus-Christ eut transformé ainsi en sa ressemblance celui qui en était pénétré, les quarante jours consacrés à la solitude étant passés, et la solennité de l'archange saint Michel arrivée, l'homme angélique, François, descendit de la montagne portant avec lui l'image de son Seigneur crucifié, image non gravée sur la pierre ou le bois par la main de l'ouvrier, mais imprimée en sa chair par le doigt du Dieu vivant. Cependant, comme il est bon de cacher le secret du Roi, l'homme qui en avait été rendu participant, s'efforçait de dérober aux yeux de tous, autant qu'il le pouvait, ces signes sacrés. Mais aussi, comme il appartient à Dieu de révéler pour sa gloire les merveilles de sa puissance, après avoir imprimé secrètement en François les stigmates, il fit par eux plusieurs miracles connus de tout le monde, afin de montrer par l'éclat de ces prodiges combien était admirable la force cachée dans ces traces de son amour. 

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